Publié dans Economie

Finance et investissement - Les dettes publiques scrutées par les dirigeants de banque

Publié le mardi, 24 juin 2025

Pris en étau entre l’explosion de la dette publique, une instabilité financière mondiale persistante et des failles structurelles profondes, le secteur bancaire africain se retrouve présentement à Anosy à l’hôtel Carlton pour étudier les meilleures possibilités à entreprendre. C’est dans ce contexte que le gouverneur de la Banque foiben’i Madagascar (BFM), Aivo Handriatiana Andrianarivelo, a dressé un constat sans détour : « L’Afrique ne peut plus continuer à vivre avec une dette qu’elle ne maîtrise pas. Ce jeu de dupe doit cesser ». Un message fort dans une situation où le poids de l’endettement atteint des niveaux alarmants. En 2024, les pays africains doivent rembourser près de 163 milliards de dollars, contre 61 milliards en 2010.

Les dettes s’accumulent, les marges de manœuvre s’érodent, et la croissance peine à suivre. Le paradoxe est criant : un continent riche en ressources naturelles, mais étranglé par des remboursements aux taux usuraires et une corruption systémique. Le ratio dette/PIB avoisine les 67,5%, une moyenne masquant des disparités dramatiques : 25 pays sont déjà surendettés ou frôlent la faillite. Pendant ce temps, les dépenses prioritaires, santé, éducation, infrastructures, sont sacrifiées. Et le tableau ne s’arrête pas là car dans certains pays comme le Nigéria ou l’Egypte, plus de 25% des recettes publiques sont englouties dans le paiement des seuls intérêts.

Optimisme

 

Mais au-delà de ce tableau sombre, une voix d’optimisme tente de percer. Les banques pourraient être le catalyseur du changement. « Il est temps que les banques cessent d’être de simples prêteuses passives et deviennent de véritables actrices du développement », explique un des participants au forum. Dans ce nouvel échiquier, elles doivent réinventer leur modèle, soutenir des projets à haute valeur ajoutée, et se détacher progressivement de leur dépendance à la dette souveraine. Une ambition partagée par plusieurs participants à la conférence, comme Hery, membre du cercle de réflexion des économistes de Madagascar : « Il faut oser les partenariats public-privé, mobiliser les marchés de capitaux locaux, et surtout, faire confiance aux entrepreneurs africains. » Cette résilience passe aussi par l’intégration des technologies financières, l’élargissement de l’inclusion bancaire, et un renforcement des outils de régulation. Les banques centrales, de leur côté, devront innover pour stabiliser les économies, soutenir les banques en difficulté et surtout imposer des standards plus rigoureux. Car au final, si l’endettement est une fatalité pour certains, il peut devenir un levier d’action pour ceux qui osent repenser le système de l’intérieur. A condition, bien sûr, de ne pas répéter les erreurs du passé.

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Editorial

  • Avenir devant
    De la philosophie et un peu de la … morale ! Un septuagénaire se plaisait à ressasser quand il s’adressait devant les jeunes « nous, les personnes âgées, les aînés, notre avenir c’est désormais derrière nous, tandis que vous les jeunes, votre avenir est devant vous ! » Pour les quinquagénaires, les sexagénaires, les septuagénaires encore pour les octogénaires, ils n’ont pas à anticiper ni à projeter pour un avenir. Ce qu’ils n’ont pas pu faire ou réaliser durant leurs années d’activité, on ne peut plus les rattraper pour les années à venir. Sauf, exception pour certains qui confirment d’ailleurs la règle. Les soixante ans passés, les soixante-dix ans vécus et les quatre-vingt ans traversés, si le sort en permet, suffisent largement pour peser lourdement sur l’avenir. On ne peut ne pas ignorer le poids de l’âge. On peut faire semblant de paraître encore jeune mais les signes et les…

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